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Rock n'roll in 2022 (part 2) ou mon histoire de KISS

L’été rock n’roll continue. Ce 19 juillet 2022, l’impatience et la chaleur montent sous la canicule à Paléo, pourtant nous n’arrivons qu’à 19h00. En même temps, rien de si particulier : j’avais bien fait des festivals Monsters of Rock quasiment des journées entières, notamment en Italie où il faisait les mêmes températures. C’est aussi le mode de vie du rockeur: les groupes défilent sous le soleil l’un après l’autre, et le public fanatique attend sur la pelouse entre deux pour sauver sa place… L’ambiance véritable arrive avec la tête d’affiche quand la nuit tombe. Pareil ici.

Mon ami rockeur depuis toujours Patrick – qu’on appelle aussi Patrock-  je le connais depuis plus de 30 ans, il est là, fidèle pour m’accompagner aux concerts qui me marquent à vie, sauf que lui, il a déjà vu KISS trois fois. Comme moi, il n’a exprès pas regardé la set-list, nous voulons nous faire surprendre.  Les riffs, les mélodies et paroles nous font débattre : quels pourraient être le et les premiers morceaux du concert. On chante, on se réjouit, on analyse, je la sens plutôt « Detroit Rock City », et dis aussi que « Shout it out Loud » n’est pas trop loin ou encore l’obscène « Lick it Up ». Celle qui me revient toute la journée, je ne sais pas pourquoi, c’est « Love it Loud » et son hey-hey-hey-yeah… Le rideau KISS tombe enfin. C’est « Detroit Rock City » qui explose littéralement, intuition juste. Je connais toutes les paroles et hurle les couplets, le public appuie le refrain « Get up… everbody’s gonna move their feet/ get down….everybody’s gonna leave their seat » c’est alors que je hurle avec un demi-temps d’avance l’unique ligne «You gotta lose your mind in DETROIT ROCK CITY !!! » Pas grave pour l’avance, je suis plongé dans l’univers KISS dès les premières secondes du concert. Cette chanson me travaille depuis un moment, il s’agit d’un hommage à un fan de KISS décédé dans un accident de voiture en allant voir un concert de KISS, justement. Paul Stanley a été choqué et marqué par l’accident, puis inspiré pour en faire un morceau qui deviendra un des titres culte de KISS. Ils continuent à envoyer avec « Shout it Out loud » le public hurle le refrain, tous les classiques dont nous débattions se suivent, sans exceptions.  J’assiste à une véritable démonstration du rock n’roll focalisé seventies, la période de gloire de KISS. Scotché, impressionné, je perds le sens du temps. Le duo de choc, comme très peu dans l’Histoire, la paire de génie Stanley/Simmons.  La pêche de Stanley, ses belles guitares complètent naturellement sa silhouette. Sa voix lyrique et rockeuse délivre l’adrénaline contagieuse, ses mouvements sexy jouent sur l’ambiguïté; il a tout de même 70 ans, et le maquillage camoufle bien les rides. Gene Simmons porte un costume de 18kg avec sa basse et tire sa fameuse langue de vampire régulièrement. Sa voix a très bien vieilli aussi, elle est paradoxalement devenue presque plus aiguë, et moins rauque.  Le rock n’roll show d’horreur, les explosions, les flammes, et aussi tous les jeunes qui fêtent là avec nous, et qui semblent assez bien connaître KISS…Non, il n’y a pas que des vieux.  KISS nous fait passer le message avec cette démonstration sans faute: l’artiste n’a qu’une période la plus fructueuse et créative qu’il donne au monde et cela ne dure que quelques années. Pour KISS c’est la période « Alive I » et  « Alive II » et là-autour, où sont nés les chefs d’œuvres que nous vivons ici à Paléo : « Deuce » « Black Diamond » « Love Gun » « Calling Dr. Love »  « God of Thunder » « War Machine » « Do you Love Me ? » « Beth ». Quelques excursions plus récentes nous font rêver aussi avec « Psycho Circus » et « Say Yeah » ou encore des eighties avec le très lyrique « Tears are Falling » et « Heaven’s on Fire ». Comme Elvis, pas de vrai rappel, en réalité c’est un show avec un début et une fin sans compromis qui ne peut se terminer qu’avec « Rock and Roll All Nite ». Entre folie et gratitude, je suis sur le point de perdre ma voix en criant et hurlant «  I -- wanna rock n’roll all night / And party every day » avec Stanley/Simmons/Singer/Thayer infatigables, on tourne en transe. Soudainement, c’est fini. J’ai de la peine à redescendre sur terre.

Du coup, je revois toute mon histoire défiler en quelques minutes, tous les moments forts liés à ce groupe depuis mon enfance. Je venais d’un autre pays lointain, en bon enfant j’écoutais Michael Jackson, Wham! et George Michael sur une belle colline, des maisons jumelées, mon plus grand débordement avait été Depeche Mode et ma coupe au carré à la Dave Gahan, je devais avoir même pas 11 ans. Puis, je débarque à 1217 « douze dix-sept » Meyrin en 1988. Mon premier ami dans ma classe à l’école, un immigré Ethiopien étant passé par l’Italie avant de venir en Suisse, premier de classe et pourtant rebelle : c’est un grand hard-rockeur. Il me fait découvrir le « vrai » rock et le métal, de Hendrix à Maiden. Je passe chez lui presque tous les jours dans un quartier défavorisé, et découvre les pochettes de KISS, notamment, les albums mythiques « Alive I» et « Alive II ». L’ironie, nous sommes fans de KISS qui venait de se démaquiller… et incarnait du coup la tendance glam rock des eighties, quoique nous étions bien conscients des sources masquées et extravagantes de KISS des seventies. Bref, je deviens très vite un hard-rockeur et métalleux, je passe par tous les styles, par mes périodes du glam metal au thrash. Cheveux longs, parfois même avec des mèches blondes, jeans stretch, cuir, dossards, etc, le look respectif pendant des années. En 1997 quand Genève construit son Arena, l’occasion se présente enfin pour aller voir KISS, j’ai 21 ans, étudiant à l’Université, on s’était hélas perdu de vue avec la bande de métalleux du collège, à part mon ami Patrick. N’ai plus le look métal non plus, mais peu importe, je veux y aller ! Hélas, je dois rester à la maison pour des raisons, en fait, très banales, et j’en voudrais longtemps à mes parents…successivement d’autres occasions sont également loupées à cause des aléas de la vie. Et pourtant, je devais aller voir KISS, pendant cette vie encore. Ce retour en Suisse s’est réalisé aujourd’hui, peut-être que le timing était même parfait, c’est après tout le End of the Road World Tour, la der des ders. Thank you KISS. Gratitude à Paléo. Et merci Patrick, tu en es témoin.

Setlist de KISS à Paléo

 

Toutes ces paroles ne valent rien sans illustration. Le puissant et lyrique « Love Gun » joué à Paléo intègre bien les multiples facettes du génie de KISS. Je vous laisse découvrir…la chair de poule.

Love Gun de KISS à Paléo 2022

 

 

 

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